(AOF) - En baisse à l’ouverture, l’action Alten s’est depuis redressée et progresse de 0,71% à 142 euros. Le spécialiste de l'ingénierie et des services IT a dévoilé hier soir des résultats annuels sans véritable surprise. En 2023, Alten a enregistré un résultat opérationnel d’activité en repli de 8,8% à 382,8 millions d’euros, soit 9,4% du chiffre d’affaires contre 11,1% un an auparavant.
"L'intégration de sociétés moins rentables, un taux d'activité satisfaisant mais inférieur à celui de 2022, exceptionnellement élevé ; une hausse des dépenses de structuration ainsi qu'un calendrier défavorable expliquent le fléchissement de la marge opérationnelle par rapport à celle de 2022", a expliqué le spécialiste de l'ingénierie et des services IT.
Déjà publié, le chiffre d'affaires s'est élevé à 4,07 milliards d'euros, en progression de 7,6%. À périmètre et change constants, la croissance est de 9% (10,2% en France et 8,4% hors de France).
Croissance organique satisfaisante en vue en 2024
Le free cash-flow publié s'élève à 146,6 millions d'euros. Corrigé l'impôt exceptionnel sur une plus-value de cession réalisée en 2022 à hauteur de 37,1 millions d'euros, il s'est élevée à 183,7 millions d'euros.
"Comme anticipé, la croissance organique a ralenti au cours de l'année 2023, reflet de la normalisation de l'économie", a commenté Alten. Ce dernier prévient que ce "ralentissement devrait se confirmer au cours du premier semestre 2024, avant un rebond probable au second semestre".
Alten prévoit "de réaliser une croissance organique satisfaisante en 2024 et poursuivra sa stratégie de croissance externe ciblée". Le marché anticipe actuellement une croissance de 4,2%. Alten a terminé 2023 en disposant d'une trésorerie nette de 297 millions d'euros.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Points clés
- Leader européen du conseil en technologies créé en 1988, intervenant dans l’ingénierie et la R&D externalisées et les systèmes d’information et réseaux internes ;
- Chiffre d’affaires de 2,3 Mds€ réparti entre la France pour 35 % et l’international, bien dont l’Amérique du nord pour 13 %, l’Allemagne pour 9 %, l’Espagne pour 7 %, l’Italie pour 7 %... ;
- Portefeuille de clients équilibré entre les BFA, services et secteur public pour 24 %, l’énergie et les sciences de la vie pour 20 %, l’automobile pour 16 %, l’aéronautique et spatial pour 12 % ;
- Modèle d’affaire positionné sur l’ingénierie de haut niveau (75 % des revenus dans les systèmes & produits, le déploiement de réseaux et l’ingénierie de production) et les services IT aux entreprises (conseil & PMT, cybersécurité, infrastructures cloud) visant pour le moyen terme 75 % des revenus à l’international ;
- Capital ouvert, le fondateur Simon Azoulay, président-directeur général du conseil d’administration de 9 membres, étant minoritaire avec 14,83 % des actions et 24,25 % des droits de vote ;
- Situation financière très saine, avec des capitaux propres à 58 % du bilan et un effet de levier de 4,1 à fin juin, la croissance externe étant auto-financée.
Enjeux
- Stratégie de développement par déploiement de structures transverses, diversification sectorielles et acquisitions à l’international ;
- Stratégie d’innovation conçue comme vecteur de croissance avec 2 forces -la maîtrise des métiers des clients combinée à la capacité d’expertise multisectorielle :
- efforts de R&D concentrés sur 9 programmes et 100 projets,
- répartition de la R&D : 36 % dans les systèmes intelligents et connectés, 23 % dans le digital, 22 % dans la sécurité, 19 % dans l’innovation durable ;
- Stratégie environnementale pour un Numérique responsable parmi les mieux notées du secteur :
- optimisation de l’impact environnemental des systèmes internes,,
- appui des Labs innovation pour les solutions de mesure et d’écoconception,
- mise au service du client de l’expertise dans la transition du secteur numérique ;
- Retombées du partenariat dans la technologie nano-edge avec STMicroelectronics
Défis
- Indicatifs clés du secteur liés aux salaires (essentiel des charges d’exploitation) : évolution des effectifs, temps de mission des consultants et taux de facturation (supérieur à 90 %) ;
- Recrutements massifs en 2022 (42 000, pour atteindre les 50 000 en 2024) :
- Spéculations récurrentes sur la cession de la position de 9,2 % dans Ausy ;
- Maintien de la capacité à répercuter les hausses de salaires sur les contrats ;
- Remontée de la croissance des revenus en Suisse ;
- Après une hausse de 31 % du chiffre d’affaires et de 56 % du bénéfice net au 1er semestre, objectif 2022 : poursuite des acquisitions ciblées, « croissance organique satisfaisante », et croissance externe ciblée.
En savoir plus sur le secteur Informatique / ESN (entreprises de services du numérique)
En avant toute dans l'IA générative
Les entreprises du numérique ont déjà commencé à adapter leurs offres et leurs pratiques à cette évolution, qui mixe ChatGPT et système d'information. Les cas d'usage les plus développés portent sur les centres d'appels avec l'intervention des chatbots ou dans le marketing, pour générer du texte ou des images de façon automatique. Le potentiel est énorme et Accenture France ambitionne de réaliser 30% de son activité avec le créneau data & IA à horizon 2025. Leader mondial du marché, Accenture a annoncé 3 milliards de dollars d'investissement sur trois ans dans ce domaine, avec un doublement du nombre d'employés dédiés pour atteindre 80.000 (sur 738.000 au total). Quant au leader français du secteur, Capgemini, il vise un investissement de 2 milliards d'euros durant les trois prochaines années, et 60.000 collaborateurs spécialisés (sur 360.000 actuellement).
L'intelligence artificielle désormais régulée en Europe
Il a été tenté de trouver un équilibre entre la volonté de protéger les droits fondamentaux des citoyens et celle de ne pas brider le développement des start-up européennes. Les associations française et allemande des entreprises du numérique, Numeum et Bitkom, avaient d'ailleurs réclamé un règlement européen sur l'intelligence artificielle (AI Act) favorable à l'innovation pour l'IA en Europe et sans règles trop contraignantes, notamment pour les IA génératives. L'approche européenne consiste à imposer des obligations pour les systèmes d'IA à haut risque, classés de faible à inacceptable. Pour la réglementation de l'IA générative (les systèmes de type ChatGPT), l'UE a établi des exigences plus fortes pour les modèles les plus puissants.
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